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La phragmitaie de Grand-Leez (Roselière)

Phragmitaie ?

La phragmitaie de Grand Leez est un site d'environ un hectare situé à la pointe nord-ouest du bois de Grand Leez. Comme en témoignent les images aériennes ci-dessous, le site était boisé jusque début des années 2010. En zone forestière au plan de secteur, la parcelle était conduite en sylviculture de peupliers (peupleraie). Une fois ceux-ci abattus pour production de bois, le site a progressivement été colonisé par des roseaux du genre phragmites, d’où l’appellation phragmitaie.

Le site est relativement humide du fait de la proximité de la nappe phréatique et de l'écoulement des eaux d'égouts (non épurées) originaires du quartier de Taravisée. Cet apport de polluants contribue à sa dégradation chimique et bactériologique, mais aussi à son "atterrissement". Ce processus implique que la phragmitaie est rapidement envahie d'arbres "colonisateurs"  (saules, érables, aulnes et divers arbustes) qui menacent de la transformer en "simple" milieu forestier. Les espèces animales et, dans une moindre mesure, botaniques liées à ce milieu humide très particulier (une cinquantaine en RW) sont donc menacées de disparition locale.

Grâce à l'inscription de la phragmitaie dans le Plan Communal de Développement de la Nature de Gembloux depuis le 1er janvier 2018, un budget a été dégagé pour permettre le retrait des arbres lors de divers chantiers bénévoles, de même que l'"exportation" des phragmites fauchés selon un découpage pluriannuel de la zone et en ayant recours à un débardage au cheval de trait. Quelques plantations d'arbustes strictement indigènes ont été réalisées, limitées à la périphérie du site.

Une stratégie plus globale et plus axée sur le long terme est en cours de réflexion et d'activation depuis fin 2018 quant à la gestion des eaux usées, en partenariat entre la commune de Gembloux (propriétaire), le Département Nature et Forêts de la RW (gestionnaire), les porteurs de projet PCDN, aidés par différentes études menées notamment par les étudiants d’Agro Bio-Tech ou interventions des étudiants de l'Institut Technique Horticole. Outre la pérennisation des acquis de fauche et de confinement de la végétation arbustive, l'objectif est d'en arriver à l'installation d'un processus d'épuration des eaux, sachant que celles-ci se jettent au final, et après leur traversée de la roselière, dans la Jette (petit affluent de l’Orneau).

Le tout se réalise dans une approche éducative et pédagogique auprès du grand public. Une attention toute particulière est portée aux environs immédiats de la phragmitaie afin de maintenir un "chapelet" de sites écologiquement et culturellement variés sur le territoire grand-leezien.

 

Gestion du site

De la fin 2017 au début 2020, cinq écochantiers hivernaux impliquant des bénévoles se sont succédés afin d'entretenir la phragmitaie de Grand Leez. Pour l'essentiel, ces chantiers consistent à faucher et exporter les roseaux pour dynamiser la roselière (l'exportation permet d'extraire du système l'excès de nutriments, apporté par les eaux usées, défavorable à la croissance des roseaux). Ces chantiers se tiennent en hiver, à la faveur du repos végétatif et en dehors des périodes de nidification des oiseaux ou d'occupation de la zone par la faune. Comme il s'agit aussi de la période la plus humide de l'année, le terrain est gorgé d'eau et instable rendant son accès impossible à tout engin motorisé. C'est grace à un cheval de trait, Gladys, conduit par David Mullender, que les produits de fauche sont extraits du site.

Le fauchage, quant à lui, est assuré par de nombreux bénévoles : habitants de Grand Leez et des villages environnants, migrants, étudiants d'Agro Bio-Tech, adultes, enfants, seniors... Les étudiants de l'Institut Technique Horticole (ITH), encadrés par leur Professeur Monsieur Bastin, n'ont pas ménagé leurs efforts dans le cadre de leur travaux pratiques.

Le travail de tous ces intervenants consiste également à évacuer les branches de peupliers enfouies dans le sol depuis de nombreuses années, à éliminer les repousses de petits arbres envahissants ainsi que les ronces et orties. Ces chantiers répondent à l'urgence d'intervenir pour maintenir le site en l'état.

Pour l'avenir, une concertation est en cours entre la Ville de Gembloux, le Département Nature et forêt de la Région wallonne et l'ASBL Natagriwall pour envisager des travaux de restauration plus conséquents. Ces travaux, subsidiés à 100 %, permettraient à la fois de pérenniser l'effort des bénévoles 2017-2020 et d'enrayer la pollution des eaux créée par le quartier non épuré de Taravisée grâce à l'installation d'un lagunage en amont du site.

En dehors des chantiers ou de quelques visites convenues avec le DNF, le site n'est pas accessible et est rendu à sa tranquillité totale en faveur de la faune et l'avifaune qui l'occupent.

Un immense merci à toutes les personnes engagées et intéressées par ce projet transversal !

Porteur de projet : Philippe Lamotte et Bruno Hilgers.

La phragmitaie de Grand-Leez (Roselière)